13-03-2017

N° 08, Décembre 2008

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"Entreprenariat et Développement territorial "

 

Présentation

 

 

Directeur de la revue :       Pr. NOUREDDINE GHOUALI, Recteur de l'université de Tlemcen

Directeur de la publication : Pr. Abdessalam BENDIABDELLAH,     Doyen de la Faculté

Rédacteur en Chef du numéro n° 8 :  Pr. Abderrezak  BENHABIB

Rédacteur en Chef Adjoint : Dr Mohamed BENBOUZIANE

                                       

  PREAMBULE

 

        Problématique du contenant: Avant d'aborder le contenu du concept d'entreprenariat, le contenant suscite déjà des interrogations: faut-il écrire « entreprenariat » ou « entrepreneuriat » ?

        En fait, les deux termes sont utilisés alternativement dans la littérature Française des Sciences économiques et Sociales. Certains pensent que l'entrepreneuriat est tiré de l'entrepreneurship et proviendrait du Québec où l'on trouve beaucoup de termes traduits directement de l'anglais, comme magasinage pour shopping; d'autres, comme nous, pensent que l'entreprenariat sonne plus Français que l'entrepreneuriat d'où l'intitulé de cette édition « entreprenariat et développement territorial et rural ».

        Le terme « territoire» est lui aussi difficile a circonscrire: faut-il parler de communes, wilaya etc .. , dans ce cas, nous avons affaire à une délimitation géographique et administrative; Faut-il parler d'un territoire linguistique, comme la grande Kabylie; faut-il parler d'un territoire culturel et tribal, comme les Ouled N'har du coté de Tlemcen etc .. , ou M'sirda qui n'ont pas de frontière bien délimitée.

        Le terme « rural» renvoie à une organisation économique et sociale qui la différencie de la ville.

        Déjà, rural signifie agriculture et suggère un ensemble moins peuplé et moins développé que la ville.

        Alors, faut-il quitter le monde rural pour se développer ou faut-il se développer en développant le monde rural ?

        Problématique du contenu : l'émergence de la théorie de l'entreprenariat ne s'est pas opérée sans difficultés. En fait, la notion d'entreprenariat était occultée dans les analyses classique et néoclassique qui reposaient sur certaines hypothèses restrictives dont l'infirmation va présider à l'émergence du concept d'entreprenariat. Nous allons considérer quatre hypothèses.

        Dans la première hypothèse on considérait que les modèles de croissance de type Cobb-Douglas permettaient d'expliquer la croissance économique ainsi que la réussite ou non d'un programme de développement. On considérait, en outre, que les facteurs matériels tels que main d'œuvre, capital et ressources physiques pouvaient expliquer et justifier les écarts de croissance d'un pays à un autre. Or, les analyses quantitatives ne pouvaient pas confirmer cette hypothèse parce que, justement, elles occultaient l'esprit d'entreprise qui s'est développé par suite de l'introduction de la théorie du capital humain, notamment l'organisation des capacités humaines pour prendre des décisions quelquefois atypiques d'où la notion de changement qui mène à l'innovation de Schumpeter où l'entrepreneur devient un agent de déséquilibre, de discontinuités et non un agent d'équilibre cher à Walras. C'est un agent qui entretient la destruction créatrice. On a donc considéré que l'entrepreneur était un facteur résiduel des modèles de croissance; c'est en fait ce qui a fait défaut dans les modèles de croissance adoptés par notre pays.

        La deuxième hypothèse s'énonce ainsi: un pays qui accuse un retard économique peut assurer son décollage s'il bénéficie seulement de transferts matériels et immatériels. Or la réalité montre que les pays qui veulent se développer et améliorer leur performance font appel à des entrepreneurs étrangers par le biais d'investissements directs et indirects.

        La troisième hypothèse avance que tous les pays sont dotés d'un même niveau d'esprit d'entreprise, sauf que ce dernier est mal réparti. L'objectif est donc d'assurer une bonne répartition de l'esprit d'entreprise. En fait l'esprit d'entreprise ne se développe pas ex nihilo, mais à coté de prédisposition individuelles il se développe à partir de l'éducation et la culture et peut être encouragé par les institutions telles que les lois et climat des affaires. Comment se sont développé la Corée, le Japon et presque la plupart des pays asiatiques ?

        Est-ce que la culture des pays du soleil levant est plus performante que celle des pays de la lune montante ?

        Dans la quatrième hypothèse, les théories classique et néoclassique considèrent que les transactions entre capitalistes et ouvriers, vendeurs et acheteurs n'entraînaient pas de frais. Or, l'entrepreneur qui réussit, doit apprendre à maîtriser ses couts engendrés par la masse d'échanges et le manque d'information. Pour ce faire, l'entrepreneur crée une institution qui s'appelle la firme qui va alors créer son propre marché. Donc la firme est l'institution par le biais de laquelle l'entrepreneur agit dans une économie de marché.

        L'Algérie qui opère une transition difficile vers une économie de marché se doit de reconsidérer positivement l'étendue de la notion d'entreprenariat car nous considérons que le développement économique c'est l'entreprenariat.

Pr. Abderrezak BENHABIB

 

sommaire

 

  • BELKAID Esma , BENHABIB Abderrezak , « La marque-ville comme moteur de développement de la ville en tant qu'unité territoriale »
  • SAYEH Eatima-Zahra & CHERIF Nasr-Eddinc , “L'Innovation comme facteur de succès de l'entreprise: Cas de Henkel Algérie »
  • KHALDI  Abdelkader, « Le marché du travail en Algérie il l'épreuve du chômage et de la précarité de l'emploi. »
  • MALIKI Samir B.E., METAICHE M.,TAHIR METAICHE Fatima, Tahar, ZIANI “The role of local economie development agencies (leda) on territorial development and the whole macroeconomie goals achievernent”
  • BOUCHIKHI Aicha, « La mise-niveau du secteur agricole et rural »
  • DAN TOP, « Les limites juridique et sociales de l’entrepreneuriat en Roumanie »
  • BOUDIA Fouzi, « La contribution du dispositif ANSEJ au développement de l'entreprenariat »
  • KARA TERKI Assia, BENDABDELLAH A, « entrepreneuriat social el mise à niveau du secteur de santé en Algérie »
  • BEKKADOUR Aicha, « L'influence de la formation sur le talent managérial chez les entrepreneurs Privés algériens »
  • KHAOUANI L., Nasreddine BEDDI, «  Les technologies de l'information et de la communication et le développement Rural »